Les océans, puits de carbone et réserve de biodiversité

Océans

Les océans, puits de carbone et réserve de biodiversité

Nous infligeons aux océans les dommages des activités industrielles et de la surpêche. Pourtant ils font partie, avec les sols et certains milieux végétaux comme les forêts, des principaux puits de carbone qui permettent de réguler le climat.

Nous devons sortir de cette logique d'exploitation de nos océans car elle menace les écosystèmes marins et, in fine, notre avenir.

Problématique

Une fausse vision de la mer

Les impacts de la pêche sont invisibles, ce qui laisse à penser que nous pouvons la pratiquer sans limite. Or la pêche est une activité de cueillette, de prélèvement sur un stock sauvage. Problème : cette activité est devenue industrielle et épuise les fonds marins. Aujourd'hui, 70 % des stocks halieutiques sont surexploités, ils n’ont plus le temps de se reconstituer et finissent par s’effondrer. La pêche illégale se développe comme si la mer était une zone de non-droit. L’aquaculture (poissons carnivores, saumons, crevettes ...) pollue l’environnement, détruit les mangroves et ne résout en rien le problème de la surpêche, car il faut pêcher du poisson sauvage pour nourrir le poisson d’élevage.

Le cercle vicieux des dérèglements climatiques

Certaines activités humaines ont des conséquences désastreuses sur les océans. La manifestation la plus visible en est la montée des eaux : 20 cm au cours du 20e siècle. Certains États insulaires comme les Maldives ou la Micronésie pourraient tout simplement disparaître, de même que certaines zones côtières en Europe.

Une biodiversité menacée

Cette exploitation sans limite de nos océans, et plus généralement de notre planète, a des effets directs et manifestes sur la biodiversité marine : 90 % des stocks commerciaux sont soit pleinement exploités, soit surexploités. Lorsqu’un stock menace de s’effondrer, cela a des conséquences touchant l’ensemble de l’écosystème et se répercutant sur toute une chaîne alimentaire. Cette diminution des ressources pose déjà problème à un milliard de personnes qui dépendent des produits de la mer pour leurs apports en protéines animales. La destruction de la biodiversité marine est donc aussi un enjeu de sécurité alimentaire pour l’être humain.

Une pollution excessive due aux activités humaines

Nos océans sont des décharges à ciel ouvert. Eaux usées, plastiques, rejets industriels, pesticides et engrais agricoles, déchets radioactifs... Environ 80 % des polluants retrouvés dans les mers et les océans proviennent de nos activités à terre. On trouve ainsi en mer des métaux lourds toxiques comme le mercure ou des polluants organiques persistants aussi dangereux que les PCB ou le DDT, sans parler des quantités de pétrole déversées. Notre production de déchets est telle qu'il existe dans le Pacifique Nord une zone plus grande que la France où les déchets tournent en spirale à l'infini. À cela s'ajoutent les pollutions sonores qui menacent gravement les mammifères marins.

Des solutions existent

Abandonner un modèle de pêche dépassé

Notre politique de pêche est archaïque ; d'abord parce qu'elle ne considère les ressources que de manière quantitative, comme si les poissons sortaient des chaînes d'une usine dont on pouvait augmenter les rendements. Or il faut prendre conscience que les poissons font partie d’un écosystème dans lequel les espèces sont interdépendantes, que leurs habitats doivent être protégés et que l’on ne peut pas pêcher tous les juvéniles et tous les reproducteurs en même temps. Ils ont besoin de temps pour se reproduire et grandir. Nous devons cesser de gérer les captures de manière purement quantitative. Il est nécessaire d'avoir une approche globale, de prendre en compte les écosystèmes et la biodiversité essentielle à leur fonctionnement. Quand le stock d’une espèce est surexploité, c'est toute une chaîne alimentaire que l'on perturbe.

Lutter contre la pêche illégale

Lorsque des règles existent, elles ne sont tout simplement pas respectées. Un plan d'action international doit être adopté pour mettre fin à ce scandale. Les autorités portuaires et douanières doivent mieux contrôler les arrivages afin d’éviter que les poissons pêchés illégalement ne soient « blanchis ». Les supermarchés, poissonneries et marchés doivent également être en capacité de contrôler les chaînes de traçabilité afin d’éviter de vendre des prises illégales. Enfin, les pays du Nord et les pays du Sud doivent collaborer plus efficacement afin de lutter contre la pêche illégale qui menace d’épuiser les ressources marines et qui parfois engendre des violations des droits humains, que ce soit à bord des navires ou à terre au sein des conserveries.

Appliquer le principe de précaution

Il est grand temps d'écouter et de prendre en compte les alertes répétées du monde scientifique et de la société civile. Nous devons préserver nos océans. Au moindre doute ou risque avéré, nous devons appliquer le principe de précaution, c'est-à-dire prendre des mesures pour prévenir l’épuisement des stocks et les menaces sur la biodiversité. Pour cela, il faut que les gouvernements arrêtent de subventionner les industriels de la pêche, de les défendre dans les conventions internationales et de négocier les quotas les plus élevés possible pour leurs pêcheurs.

Faire preuve de courage politique

Des solutions existent et elles sont relativement simples. Il n'y a aucune raison de reporter les prises de décisions. Il faut du courage et une forte volonté politique. Tout le monde s’accorde sur la nécessité de passer à une approche écosystémique, mais les intérêts nationaux, les enjeux économiques à court terme, le poids des lobbies industriels ou le manque de volonté politique font que les décisions courageuses sont toujours repoussées. Le problème n'est pas de se donner des objectifs ambitieux et de s’engager à sauver nos océans, mais de le faire !

Nos demandes

Créer un réseau de réserves marines qui couvriraient au moins 30 % de nos océans

L'objectif est de préserver les écosystèmes marins. Aucune activité d’extraction et d’exploration, de pêche industrielle ou d’élimination des déchets ne doit être autorisée au sein des réserves marines. Greenpeace a établi une carte mondiale des réserves marines à créer. Les sites à privilégier seraient les zones de reproduction des poissons, les habitats vulnérables (récifs coralliens, monts sous-marins, etc.) et les zones abritant des espèces uniques et/ou surexploitées comme la baleine ou le thon rouge. Ces réserves sont un bon outil de conservation mais aussi de gestion des ressources marines car elles permettent notamment la reconstitution des stocks. Nous demandons à ce qu'un traité mondial sur la haute mer soit adopté et qu'il permette de créer un vaste réseau d'aires marines protégées représentant au moins 30% des océans d'ici 2030.

Développer la pêche durable

Une pêche "durable" implique de réduire la capacité de pêche à un niveau permettant la reconstitution constante du stock, de renoncer aux pratiques les plus destructrices (comme les filets dérivants ou les dispositifs de concentration de poissons), de créer des réserves marines comme outil de conservation et de gestion, de suivre l’avis de la communauté scientifique et de mettre en place la traçabilité du poisson depuis la zone de capture jusqu'au point de vente. La pêche durable répond à nos besoins sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs. Elle n'a pas d'effets négatifs sur les autres espèces animales et végétales en les tuant accidentellement, en les privant de leur nourriture ou en endommageant leur environnement. C’est le seul moyen de préserver à la fois les ressources marines et l'avenir des pêcheurs.

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