Océans

Espagne : la pêche pirate subventionnée !

Paris, le 9 mars 2009. A l’occasion de son assemblée générale à Rome, le COFI – la commission chargée des pêches de la FAO (Organisation des Nations unis pour l’alimentation et l’agriculture), Greenpeace dénonce l’octroi de subventions du gouvernement espagnol à un industriel l impliqué dans des activités de pêche illégale. Pour Greenpeace, les pirates qui pillent les océans doivent être arrêtés et non pas financés.

Disposant actuellement d’un minimum de cinq bateaux de pêche opérant dans l’Océan Austral, la compagnie Vidal Armadores en détient au moins 3 qui sont enregistrés sur la liste noire de la Convention sur la conservation de la faune et la flore marines de l’Antarctique (CCAMLR).

En avril 2008, des inspecteurs néo-zélandais ont certifié que le navire battant pavillon namibien Paloma V impliqué dans des transbordements illégaux – et depuis inscrit sur la liste noire CCAMLR – opérait de concert avec d’autres bateaux de la flotte Vidal : le Black Moon et le Chilbo San 33 (deux navires battant pavillon Nord-Coréen et inscrits sur liste noire) ainsi que le Belma et le Galaecia (bateaux battant pavillon espagnol).  Les navires pirates, dont  ceux qui appartiennent ou qui opèrent pour le compte de la compagnie Vidal ont systématiquement ciblés la légine australe, une espèce qui joue un rôle majeur dans l’écosystème de l’océan Austral.

A la demande de la CCAMLR, l’Espagne n’a pas renouvelé la licence de pêche du Galaecia en zone CCAMLR…mais l’a autorisé à pêcher dans l’Océan Indien ! L’Espagne a signé en 2008 un accord avec la Namibie autorisant le Belma à pêcher dans ses eaux territoriales.

Au total, Vidal Armadores SA a reçu 3,6 millions d’euros de subventions et bénéficie toujours du soutien du gouvernement espagnol pour l’attribution de licences de pêches ou pour sécuriser des contrats.

« Cet exemple illustre parfaitement la manière dont de nombreuses compagnies profitent des failles du système pour pêcher illégalement et en toute impunité, explique François Chartier, de Greenpeace France. Il est temps qu’ils soient à leur tour pris dans les filets de la justice !»

Greenpeace demande à la justice espagnole :
• De mener une enquête approfondie sur cette compagnie ainsi que sur les capitaines et commandants de nationalité espagnole engagés à bord de ses navires.
• De mener une enquête sur les 3.6 millions d’euros de fonds publics versés par le gouvernement espagnol à la compagnie Vidal Armadores entre 2003 et 2005 – et ce malgré l’implication documentée de la compagnie dans la pêche INN – dont 2.6 millions d’euros alloués pour la recherche.

Tous les pays doivent par ailleurs soutenir un renforcement des contrôles, la création d’une base de donnée mondiale des navires de pêche et lutter contre la surcapacité des flottilles industrielles.

Greenpeace s’oppose aux pratiques de pêche destructrices et promeut à l’échelle mondiale la création de réserves marines couvrant 40% des océans, nécessaires à la régénération des écosystèmes et la reconstitution des espèces marines.