Océans

Les militants de Greenpeace rendent visite à Petit Navire et Saupiquet

En arrivant au bureau lundi et mardi matin, les salariés de Petit Navire et Saupiquet ne s’attendaient certainement pas à un tel accueil. Les militants de Greenpeace, accompagnés d’un thon albacore, les attendaient.

Paroles, paroles, paroles…

Ces deux grandes marques françaises de thon en boîte se positionnent comme étant respectueuses des océans et de ses ressources. Saupiquet affirme ainsi, sur son site internet, se battre « pour une pêche au thon durable sur le long terme, une utilisation durable des ressources de thons existant actuellement, la réduction de la pêche accidentelle (bycatch), et pour la préservation des ressources marines et la sauvegarde de l’écosystème marin ». Quant à Petit Navire, elle appartient au groupe MW Brand dont la première des 5 règles d’or est l’approvisionnement durable.

Pourtant, la grande majorité du thon qu’elles vendent est pêché suivant une méthode de pêche non durable : les dispositifs de concentration des poissons (DCP) associés à l’usage de la senne.

C’est pourquoi Greenpeace s’est adressé aux salariés de ces deux grandes marques, pour que leurs employeurs associent la parole aux actes.

L’utilisation des DCP posent des problèmes majeurs pour les ressources halieutiques.

Un DCP est un assemblage d’objets flottants se prolongeant sous l’eau par des chaînes ou des filets. De nombreuses cavités se forment et permettent aux poissons de s’abriter, de se nourrir, de se reproduire. Les petits poissons trouvant refuge dans les DCP attirent de plus gros poissons, attirant eux-mêmes les thons qui s’en approchent pour se nourrir. Une fois que la quantité de poissons piégés par le dispositif est jugée suffisante, les thoniers se rendent sur la zone, déploient un grand filet, appelé la senne, autour du DCP et remontent à la surface tout ce qui se trouve autour.

Les DCP prennent beaucoup trop de poissons. La pression de pêche est de plus en plus forte. C’est dans les années 1990 que l’usage des DCP s’est intensifié. Depuis, les prises de thons tropicaux, le thon que l’on trouve dans les boîtes de conserve de Petit Navire et Saupiquet, ont augmenté de 100% entre 1990 et 2000.

Par ailleurs, c’est une méthode de pêche qui n’est absolument pas sélective. Les DCP remontent tout à la surface, en particulier les requins, les raies, les tortues. Au niveau mondial, la pêche thonière tropicale sur DCP génère 2 à 4 fois plus de rejets que la même pêche sans DCP, soit 100 000 tonnes par an.

Une pêche durable, sans DCP, est possible.

Les marques sœurs de Petit Navire en Angleterre et en Italie ont déjà pris l’engagement de s’approvisionner en thons pêchés sans DCP. Le groupe Bolton, qui possède Saupiquet à l’international, s’est également engagé dans ce sens mais l’engagement n’est pas appliqué en France.

Petit Navire, Saupiquet, restez crédibles. Associez la parole aux actes.