Océans

Les Nations unies peuvent aider à sauver les grands fonds marins

2011 est une année cruciale pour la protection des grands fonds. Entre septembre et novembre, l’Assemblée générale des Nations unies va faire le bilan des actions entreprises en matière de protection des fonds marins en haute mer. L’Europe, dans le même temps, va réviser l’ensemble des règles qui régissent les pêches profondes à l’occasion de la réforme de la Politique commune des pêches.

Les dégats de la pêche de grand fond par gpfrance

La pêche de grand fond vise à pêcher les poissons qui vivent à proximité des fonds marins, à de très importantes profondeurs, au-delà de 400m. Ce sont par exemple l’empereur, le flétan, le sabre noir ou certains requins. Ils vivent dans des écosystèmes remarquables (monts sous-marins, canyons, récifs coralliens). Le plus souvent ils sont pêchés au chalut, une technique qui suit au plus près le plancher océanique, ses filets avançant grâce à des rouleaux qui surmontent tous les obstacles, avec des conséquences désastreuses pour les océans.  L’enjeu est de taille, aujourd’hui, si on veut voir du grenadier ou du flétan dans nos océans demain.

Des résolutions restées lettre morte

En 2006 l’ONU a adopté la résolution 61/105 : les pays pêcheurs s’étaient alors engagés à ne plus autoriser aucune opération de pêche profonde en haute mer au 31 décembre 2008, si certaines mesures de cette résolution, telle que l’évaluation de l’impact de la pêche, n’étaient pas pleinement appliquées. Cet engagement n’a pas été respecté.
En novembre 2009, constatant la faiblesse de la mise en œuvre de la première résolution, l’Assemblée générale a réaffirmé son appel en faveur de la protection des grands fonds contre les pratiques de pêche destructrices par l’adoption d’une deuxième résolution.

Les pêches profondes détruisent les grands fonds

La Deep sea conservation coalition, dont Greenpeace est un des membres fondateurs, vient de publier une étude approfondie de la mise en place de ces deux résolutions. Cette étude se base sur les résultats obtenus par des scientifiques indépendants en mai dernier, ainsi que sur les informations fournies par les pays pêcheurs et les organisations régionales de gestion de la pêche.
Les résultats de cette étude sont clairs et le bilan sans appel : les pêches profondes visent des espèces qui sont toutes surexploitées, et aucun engagement n’a été respecté : les évaluations des impacts environnementaux de ces pêcheries profondes n’ont pas été pratiquées dans la plupart des cas, les écosystèmes marins vulnérables ne sont toujours pas protégés, et le plus souvent n’ont même pas été inventoriés !

Les résolutions de l’ONU sur cette question sont très loin d’avoir été mises en œuvre. Les États engagés dans les pêcheries profondes, et notamment la France & l’Espagne au premier chef en Europe, ont failli à leurs obligations et pire, ont parfois bloqué l’adoption de ces mesures, au sein des organisations régionales de gestion des pêches.

Une responsabilité européenne

Greenpeace demande à l’Union européenne de s’orienter vers une pêche durable, ce qui passe par le respect des avis scientifiques en matière de quotas, la diminution du nombre de bateaux, et la protection de zones en mer, notamment sur les zones de reproduction de certains poissons.

Les océans sont en train de mourir, et tout particulièrement en Europe. Parmi les espèces que l’on trouve sur nos étals, 70 % sont surexploitées, selon la commission européenne elle même . Si on continue à ce rythme, d’ici 35 ans les mers seront vides.

En tant que citoyens, nous pouvons interpeller les décideurs ! AVAAZ a lancé une mobilisation en ligne : 24 heures pour stopper la dévastation des océans adressée aux membres de l’Assemblée Générale de l’ONU. A voir ici !

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